Stéphane Gendron, un antiprohibitionniste?

Stéphane Gendron : le Gouvernement du Québec doit être pro-actif sur la déprohibition

Le 11 mars dernier, Stéphane Gendron m'a invité à son émission afin de parler de l'échec de la prohibition et plus spécifiquement, d'exprimer que le Gouvernement du Québec devrait agir comme il l'a fait avec le jeu au courant des années 70, l'avortement dans les années 80, le mariage entre conjoints du même sexe à la fin des années 90 et dernièrement, son approche au sujet des soins de fin de vie.

Monsieur Gendron a reconnu d'emblée l'échec de la politique prohibitionniste car pour être vertueux selon lui, il faut aussi avoir les moyens de ses principes. Justement, il acquiesce que ce crime sans victime est en dernière analyse un crime de nature morale comme la sodomie l'a été avant les années 80 ou plus récemment, sur la question de la prohibition de la prostitution.

Contrairement à plusieurs, il reconnaît volontiers la capacité constitutionnelle du Québec d'agir et mettre un terme avec ses pouvoirs à la prohibition sur son territoire. En effet, le Québec administre la justice et pourrait dépénaliser le marché du cannabis, comme l'a fait la Hollande a fait dans les années 1970.

Il s'accorde avec notre position antiprohibitionniste au sujet de la consommation responsable. Fini la morale puritaine à deux sous et des discours apeurant de type «Reefer madness», il croit aussi qu'une culture de consommation responsable devrait être valorisée comme approche publique et sanitaire afin de réduire les «méfaits» de la consommation de cannabis en société, un peu comme il est fait avec l'alcool. En d'autres mots, les programmes de peur afin de réduire la consommation chez les jeunes, qui sont mis en place par les gouvernements depuis trop longtemps, doivent être abandonnés surtout que les amateurs de cannabis sont des citoyens à part entière et de surcroit, ils sont des citoyens productifs : «La grande majorité des amateurs a plus de 30 ans, gagne un salaire au-dessus de la moyenne nationale et a un diplôme post-secondaire».

J'ai même poussé un peu plus loin mon discours en affirmant que nous exigions des gouvernements prohibitionnistes des excuses et une radiation des dossiers criminels concernant le cannabis. Il a confirmé que cette guerre morale avait exclu des citoyens en mettant une tache à leur dossier...

Et pour conclure cette entrevue, j'ai affirmé que «le gouvernement n'a rien à faire dans nos jardins ainsi que dans nos cendriers !» Ce avec quoi il était d'accord :)


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