Conséquences sur la santé de la consommation de cannabis
Pas dangereux, mais pas totalement innofensif
Le Sénat canadien a conclu en 2002 que l'usage excessif de cannabis « peut entrainer une dépendance qui demandera un traitement; toutefois, la dépendance induite par le cannabis est moins sévère et moins fréquente que la dépendance à d’autres substances psychotropes y compris l’alcool et le tabac». Une étude scientifique commandée par le gouvernement français en 1998 (rapport Roques) en est arrivée aux mêmes conclusions, à savoir que le cannabis est beaucoup moins dangereux que des substances légales comme l’alcool et le tabac, que ce soit au point de vue social, de la dépendance physique et psychique, ou encore de la toxicité. De multiples études faites à travers le monde depuis plusieurs décennies abondent dans le même sens mais sont délibérément ignorées par les gouvernements.
Pour la grande majorité des québécoises et québécois, la consommation de cannabis constitue un moyen de combattre le stress, une occasion de relaxer et socialiser avec les amis, et cette consommation se déroule sans problème particulier. Cependant, le cannabis n'est pas innofensif et la prudence est de mise dans certains cas.
Effets physiques immédiats
Les effets ressentis dans les minutes et les heures suivant la consommation de cannabis sont la bouche sèche et, des perceptions sensorielles accrues, l’accélération du rythme cardiaque, les yeux rouges et les pupilles dilatées. Un grand appétit et la somnolence sont aussi des effets secondaires bien connus. Ces effets peuvent varier selon la variété de marijuana consommée et selon que le consommation soit régulière ou occasionnelle, car une certaine tolérance se fait généralement sentir chez les fumeurs réguliers.
Le cannabis peut être bon pour la santé de milliers de malades chroniques, qui l’utilisent comme analgésique (pour soulager la douleur) quand les médicaments sur ordonnance sont inefficaces ou trop chers.
Risques à long terme sur la santé physique
La fumée de cannabis contient des substances nocives pour les poumons et potentiellement cancérigènes. L'importance portée à ces éléments cancérigènes est démesurée, lorsqu'on connaît les ravages causés par l'automobile en matière de pollution atmosphérique. Beaucoup de politiciens et de parents refusent de voir la réalité en face et préfèrent blâmer le mode de vie des jeunes, plutôt que de modifier leur propres comportements.
Or le respect d'autrui est le principe fondamental de toute loi sensée : le Bloc Pot est donc d'avis qu'advenant la légalisation du cannabis, l'interdiction de consommation dans les lieux publics devra s'appliquer, au même titre que pour la cigarette.
Le Bloc Pot conseille aux personnes aux bronches sensibles et aux utilisateurs thérapeutiques d'ingérer le cannabis par voie orale (biscuits, gâteaux), ou alors d'utiliser un vaporiseur (extracteur-inhalateur) qui a l'avantage de libérer ses principes actifs sans aucune combustion ni résidu.
Risques indirects
Par ailleurs, un risque sanitaire supplémentaire existe du fait que le commerce du cannabis et de ses dérivés se fait dans un marché noir non réglementé. Le hashisch, par exemple, est un produit importé par des organisations criminelles qui ne se gênent pas pour modifier la substance originale en y ajoutant de la paraffine, du henné ou des huiles de provenance douteuse au détriment de la santé du consommateur. Il n’existe malheureusement aucun mécanisme légal permettant d’en contrôler la qualité. Ce risque sanitaire est directement lié à la prohibition, et non au cannabis lui-même. Malheureusement, les beaux dépliants de prévention fournis par la police omettent toujours de mentionner ce fait.
Pour diminuer le risques d'ingérer des substances indésirables, le Bloc Pot recommande de rechercher du cannabis ou du haschisch de culture biologique, produit localement par des sources connues.
Risques sur la santé mentale
Le cannabis est une substance psychoactive qui, d’une manière générale, tend à amplifier un état d’âme préexistant. Des sources médicales font état de troubles d’anxiété, d’apathie, de confusion, de dépression, d’insomnie, de psychose lorsque celui-ci est consommé de façon exagérée. Une personne déjà déprimée, présentant des troubles de personnalité ou une maladie mentale comme la schizophrénie ne trouvera donc aucun bénéfice à en consommer; elle risque au contraire de s'en trouver plus déprimée ou plus confuse.
Attention de ne pas mélanger les substances
Beaucoup d'expériences désagréables et dangereuses (bad trips, vomissements, accidents de la route, etc.) sont dus à un mélange imprudent de plusieurs substances différentes, qu'elles soient légales ou illégales. Le tabac et l'alcool sont des substances légales mais extrêmement nocives à plusieurs point de vue, et qui sont souvent consommées en même temps que le cannnabis. En fait, aucune mort n’a jamais pu être directement attribuée au cannabis, alors que le tabac et l'alcool fauchent des vies à chaque semaine. Lorsque des substances sont ainsi mélangées, il devient très difficile de déterminer exactement quels sont les effets causés par l'une ou l'autre en particulier.
En fin de compte, que le cannabis soit consommé seul ou avec d'autres substances, le Bloc Pot recommande la prudence et la modération en toutes circonstances!
La théorie de l'escalade et les comportements à risque
De nombreux policiers et parents craignent qu’un simple fumeur de cannabis se tourne ensuite vers des drogues plus fortes comme l'héroïne, le PCP, l'extasy ou la cocaïne. Cette théorie dite «de l'escalade» fait partie de la propagande anti-marijuana depuis les années 1920 et n'a absolument aucun fondement scientifique.
Il n’existe aucun lien de cause à effet entre fumer du pot et devenir dépendant d'une substance. Le problème réside plutôt dans les contacts sociaux qu’une personne jeune et influençable pourra développer au sein de milieux criminels (gangs de rue, etc.) qui le pousseront ensuite vers un comportement à risque.
De plus, le contexte de toute action est fondamental. Fumer un joint pour oublier un problème n’est pas une bonne idée, non plus que de noyer son chagrin dans l’alcool ou d’aller traîner au casino. Consommer parce qu’il n’y a rien d’autre à faire, consommer avant les cours ou le travail sont des comportements aux conséquences beaucoup plus dommageables que de fumer un joint le week end en contexte récréatif.
Si vous croyez que votre consommation de drogue et alcool sert à masquer un problème plus fondamental, n'hésitez pas à demander de l'aide psychologique.
Rumeurs à l'effet que le cannabis est « de plus en plus fort »
Certains prétendent que puisque pot des années 2000 est « beaucoup plus fort» que celui de l’époque du flower power, il est beaucoup plus dangereux et présente des risques d’accoutumance plus élevés. Cela reviendrait à dire que la vodka entraîne plus de risque de devenir alcoolique que la bière, parce qu’elle est plus forte! En fait, une substance plus forte n’est pas nécessairement plus dangereuse, elle doit être consommée avec plus de modération. Voilà la nuance.
Il est vrai que depuis quelques années, certains croisements ont été effectués afin d'obtenir des variétés de cannabis plus puissant. Mais aucune étude sérieuse n'a encore pris la mesure exacte de ce phénomène, car aucun chercheur n'a pris la peine de se procurer systématiquement tout ce qui se vend sur le marché noir! Par conséquent, la marijuana « qui équivaut à une drogue dure » est en grande partie une rumeur non vérifiée, propagée par les milieux policiers et certains juges de la vieille école, et relayées par des journalistes en quête de scoops. (Voir à cet effet http://www.blocpot.qc.ca/node/241)
Le Bloc Pot est d'avis que le régime de prohibition est la cause principale de l'augmentation de la teneur en THC de certaines variétés de cannabis (si celle-ci s'avère prouvée). La nécessité de dissimuler la substance illégale n'est pas étrangère à ce phénomène. Qui, de nos jours, voudrait prendre le risque de se promener avec un gros sac de feuilles de chanvre ayant peu d'effet?
En fait, si le cannabis est trop puissant, ce qui peut arriver de plus désagréable est d’être trop gelé, complètement assommé. Ce mauvais quart d’heure, que beaucoup de fumeurs ont déjà connu, pourrait être évité s’il existait une forme d’étiquetage réglementé; bref, s’il était possible de savoir ce qu’on achète afin de mieux doser notre consommation. Le taux de THC exact de la variété de cannabis choisie devrait idéalement faire partie des exigences minimales d'étiquetage.
Enfin, n'oublions pas qu'un cannabis plus puissant peut être moins dommageable pour les poumons, puisqu'il est possible d'obtenir le même effet en inhalant beaucoup moins de fumée. Cela est particulièrement important pour les patients ayant besoin de consommer la marijuana à des fins thérapeutiques.
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