L’INSERM juge favorablement les centres d’injection supervisés (CIS)

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L’INSERM juge favorablement les centres d’injection supervisés (CIS)

Publié le 07/07/2010

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Paris, le mercredi 7 juillet 2010 – Nous avons évoqué ces dernières semaines les conclusions encourageantes des rares expériences menées en Europe visant à délivrer une héroïne propre à certains toxicomanes chez lesquels ont complètement échoué les tentatives de sevrage. Il était apparu qu’en dépit de résultats intéressants concernant la réduction des risques tant pour les toxicomanes que pour la société, ce type d’initiative demeurait exceptionnelle en raison notamment d’une forte opposition des opinions publiques. L’expertise collective réalisée par l’INSERM sur la réduction des risques chez les usagers de drogue dont le rapport a été remis la semaine dernière à Roselyne Bachelot rappelle à son tour comment « quelques pays ont montré l’efficacité de l’héroïne médicalisée par injection comme option thérapeutique pour des usagers dont les traitements ont échouée ».
Pas d’augmentation de la consommation et des seringues qui traînent moins souvent dans les rues
Cette éclairage de l’INSERM n’est cependant pas seul à avoir intéressé les associations de défense des toxicomanes. Ces dernières ont également été particulièrement sensibles à l’attention portée par les experts de l’INSERM aux centres d’injection supervisés (CIS) appelés plus souvent sommairement salles de shoot.
(Zappiste: par les terroristes moralistic shit head)

Il s’agit de structures où les toxicomanes apportent leur propre drogue mais où différents dangers sont évités, notamment l’échange des seringues, tandis que la sécurité est accrue et que l’accès aux soins est facilité. Ce type de structure existe dans huit pays : Allemagne, Australie, Canada, Espagne, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas et Suisse. Après des débats souvent vifs, ces centres ont le plus souvent su être acceptés par les populations. Ces revirements d’opinion sont liés aux bons résultats obtenus en matière de sécurité publique : « Les études font état d’une diminution rapportée de l’injection en public ainsi que d’une diminution du matériel d’injection et des déchets abandonnés dans l’espace public », note l’INSERM. Par ailleurs, dans les pays où ces expériences ont été menées, nulle augmentation de la consommation de drogue n’a été notée. « Il n’existe pas de preuve que la présence de CIS augmente ou diminue la consommation de drogues chez les usagers ou dans la communauté ou bien qu’elle augmente les rechutes chez les usagers de drogues en traitement. », relève le rapport de l’INSERM.

Appel à Roselyne Bachelot
Par ailleurs, en matière de réduction des risques, ces centres semblent remplir leurs objectifs en ce qui concerne d’une part la limitation du risque infectieux et d’autre part la réduction des overdoses. « Les études démontrent clairement une diminution des abcès et autres maladies liées à l’injection, une diminution des comportements à risque de transmission du VIH/VHC (partage de matériel usagé ou de matériel servant à la préparation de l’injection) chez les usagers, avec une probable influence plus large sur la communauté des usagers (…) Les CIS ont fait leurs preuves sur la réduction de la morbidité et de la mortalité associées aux overdoses. Ils permettent une intervention rapide et efficace (…). Aucune overdose mortelle n’a été enregistrée dans un CIS », résument les experts. Aussi conseillent-ils de mener une étude destinée à déterminer les besoins que devraient et pourraient combler l’ouverture d’un ou plusieurs CIS en France.

Fort de cet appel, plusieurs associations de défense des toxicomanes, dont Act up, ont adressé à Roselyne Bachelot ce lundi une lettre solennelle lui demandant de lancer au plus vite une expérimentation préludant à la création de CIS en France.

Aurélie Haroche

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