Être miraculeux ou premier soignant

Purifier les lépreux

L’un des miracles les plus connus de Jésus concerne sa guérison des lépreux, qui apparaît dans les trois premiers évangiles du Nouveau Testament. Le mot traduit par « lèpre » peut, en réalité, faire référence à plusieurs maladies de la peau, habituellement des lésions infectieuses systémiques ou des réactions allergiques extrêmes.

À cause de ses propriétés topiques antibactériennes, le cannabis a été utilisé pour traiter une variété de maladies de peau, comme le prurit, aussi appelée dermatite atopique, une maladie inflammatoire de la peau. Les symptômes du prurit sont une démangeaison sévère « et des zones de peau irritée, surtout sur les mains, le visage, le cou, les jambes et les parties génitales » [17], une description qui ressemble étroitement à la maladie de peau décrite dans Lévitique [13] et nommée tsara’ath. L’Ancien Testament la traduit généralement comme étant la lèpre, mais nombre d’experts ont noté qu’il s’agissait plus probablement d’une référence à une forme sévère de prurit plutôt qu’à la lèpre véritable (maladie de Hansen).

En relation à la guérison des lépreux par Jésus (Matthieu 8, 10, 11; Marc 1; Luc 5, 7, 17), nous pourrions avoir là un exemple de maladie chassée par l’utilisation de « l’huile sacrée » du cannabis. Outre les propriétés antibactériennes de l’huile de cannabis, on rapporte que le cannabis est efficace dans le traitement du prurit, même lorsqu’il est fumé ! [17]

Une étude réalisée en Tchécoslovaquie en 1960 a conclu que « l’acide cannabidiociolique, un produit de la plante de chanvre non mûre, possède des propriétés bactériocides » [18]. Les chercheurs tchèques « ont trouvé que les extraits de cannabis contenant de l’acide cannabidiociolique produisaient des effets antibactériens impressionnants sur un certain nombre de micro-organismes, y compris des variétés de staphylocoques qui résistent à la pénicilline et à d’autres antibiotiquesU. »

« Les chercheurs tchèques ont réussi à traiter une variété de conditions, y compris des infections aux oreilles, avec des lotions et des onguents à base de cannabis. L’application topique de cannabis soulageait la douleur et prévenait l’infection des brûlures au deuxième degré… » [17]

Guérir les blessés

L’évangile gnostique selon Philippe fait directement référence au fait que l’huile sacrée « guérit les blessures », et il n’est pas surprenant d’apprendre que le cannabis était utilisé dans les baumes et onguents pour les brûlures et les blessures tout au long du moyen âge. La résine de cannabis était aussi utilisée pour d’autres usages topiques, surtout pour soulager les douleurs des articulations usées et infirmes.

Les Actes de Thomas disent précisément « huile sainte à nous donnée pour la sanctification (…) tu es ce qui renforce les membres tordus. » Cette qualité médicinale de l’huile de cannabis pourrait expliquer les guérisons miraculeuses d’infirmes qui sont attribuées à Jésus et à ses disciples.

« Le cannabis est un analgésique topique. Jusqu’à 1937, pratiquement tous les emplâtres coricides, liniments musculaires et cataplasme pour la fibrose [kystique] était fait à base d’extraits de cannabis ou en contenaient » [19].

En Amérique du Sud, un remède maison commun et efficace pour les rhumatismes était de chauffer du cannabis dans de l’eau avec de l’alcool et de frotter la solution sur les zones affectées. Au milieu du 19e siècle, le Dr WB O’Shaughnessy prétendait avoir réussi à traiter avec succès les rhumatismes (et d’autres maladies) avec des doses orales « d’un demi-grain de résine de cannabis » [20].

Chasser les démons

Dans le monde ancien et jusqu’à l’époque médiévale, la maladie que l’on nomme maintenant épilepsie était communément considérée comme une possession démoniaque, et ses victimes étaient traitées en parias. Ici encore, nous pourrions avoir une explication pour les événements d’exorcismes démoniaques (comme dans Marc 5 et Luc 8) et d’expulsions de démons par l’utilisation de cannabis.

Le Dr Lester Grinspoon et d’autres défenseurs du cannabis médicinal ont livré des témoignages de personnes épileptiques contemporaines qui ont remarqué les effets profonds du cannabis naturel pour contrôler les crises épileptiques. Le Dr Grinspoon parle également des résultats positifs obtenus avec du cannabis et du cannabidiol synthétique dans le traitement de l’épilepsie dans un rapport de 1975 [21] et dans une étude de 1980 qui conclut que « pour certains patients, le cannabidiol, combiné avec les médicaments antiépileptiques standards, peut être utile dans le contrôle des crises. Nous ne savons pas si le cannabidiol seul, en forte dose, serait utile » [22].

D’autres désordres de contractions musculaires spasmodiques, comme les dystonies, qui causent des mouvements et postures anormaux, pourraient profiter d’un traitement par l’administration de cannabis [17].

Un autre des miracles attribué à Jésus concerne la guérison d’une femme souffrant de menstruations chroniques (Luc 8:43-48). Encore une fois, le cannabis a été utilisé pour le traitement de tels désordres : la pharmacopée américaine de 1854 énumérait « l’hémorragie utérine » et d’autres maladies pour lesquelles l’extrait de cannabis était un remèdeV.

Même si l’histoire biblique de la guérison de cette femme par Jésus décrit l’événement comme une guérison de foi causée par le fait que la femme a touché la tunique de Jésus et qu’il ait senti la « puissance » sortir de son corps, un remède concret semble plus probable. Qu’un tel remède puisse être considéré comme miraculeux n’est pas du tout improbable.

Même si cela dépasse largement la portée et l’intention du présent texte, il est à noter que le cannabis a également été utilisé pour soigner avec succès le glaucome, l’arthrite, la dépression et les désordres de l’humeur, les migraines et la douleur chronique.

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[13] Henry Chadwick, The Early Church, Pelican Books, 1967
[17] Dr Lester Grinspoon et James Bakalar, Marihuana: The Forbidden Medicine, Yale University Press, New Haven et Londres, 1993
[19] Jack Herer, The Emperor Wears No Clothes; Hemp and the Marijuana Conspiracy, Queen of Clubs Publishing, 1985-95
[20] WB O’Shaughnessy, On the Preparation of Indian Hemp (1839), Réimprimé dans Marijuana Medical Papers, Todd Mikuriya, MD, Ed. Medi-Comp Press, 1973
[21] Consroe, Wood et Buchsbaum, « Anticonvulsant Nature of Marihuana Smoking », Journal of the American Medical Association, No. 234 1975: 306-307
[22] Cunha, Carlini, Pereira, et autres, « Chronic Administration of Cannabidiol to Healthy Volunteers and Epileptic Patients », Pharmacology, No. 21, 1980: 175-185