Un comité de l’ONU demande au Canada d’éliminer la date limite de 2e génération de la Loi sur les Indiens

Pour remédier à la discrimination persistante découlant des règles d’émancipation de la Loi sur les Indiens

Indigène
Un comité de l’ONU demande au Canada d’éliminer la date limite de 2e génération de la Loi sur les Indiens

« C’est bien que cette lumière de l’ONU braque sur le Canada », a déclaré la chef élue des Heiltsuk, Marilyn Slett

Cerf Ka’nhehsí :io · CBC News · Publié : 04 nov. 2024 17:47 HNE | Dernière mise à jour : 4 novembre

Un gros plan montre une main levée tenant une plume.
Un ruban rouge attaché à une plume d’aigle est brandi lors des cérémonies marquant la publication du rapport final de l’enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées à Gatineau, au Québec, le 3 juin 2019. (Adrian Wyld/La Presse canadienne)

Partage

Malgré les modifications apportées à la Loi sur les Indiens, la discrimination fondée sur le sexe à l’égard des femmes et des filles des Premières Nations persiste au Canada, selon les conclusions d’un comité des Nations Unies.

Le Comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes a publié les conclusions de son examen sur le Canada le 29 octobre. Le Canada faisait partie des huit pays examinés lors de la dernière session du comité, qui s’est tenue du 1er au 25 octobre à Genève.

Il recommande notamment au Canada de réviser la Loi sur les Indiens afin d’éliminer la discrimination à l’égard des femmes et de leurs descendants.

« C’est bien que cette lumière de l’ONU braque sur le Canada afin que nous puissions continuer à apporter ces modifications et à éliminer ces obstacles contre notre peuple », a déclaré la chef élue Marilyn Slett de la Nation Heiltsuk en Colombie-Britannique.

Mme Slett siège au Groupe de travail sur la discrimination sexuelle de la Loi sur les Indiens, un organisme de défense des droits composé d’organisations et d’experts de partout au Canada, et elle est secrétaire-trésorière de l’Union des chefs indiens de la Colombie-Britannique.

Gemme de CBC
Obtenez plus avec un compte CBC gratuit

Commentez les articles, restez à l’affût grâce à nos bulletins d’information et diffusez davantage sur CBC Gem.

Connexion
Créez un compte gratuit

Elle faisait partie d’une délégation à Genève le mois dernier pour s’adresser à la commission.

Le comité surveille le respect par les pays de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes. Le Canada a ratifié la Convention en 1981.

Une femme autochtone portant des insignes est vue au milieu d’une rangée de drapeaux du pays.
Il a élu la chef Marilyn Slett de la Nation Heiltsuk avant de s’adresser à un comité de l’ONU à Genève, en Suisse, le 14 octobre. (Conseil tribal Heiltsuk)

Dans ses conclusions, le comité a demandé au Canada d’éliminer la limite de la deuxième génération de la Loi sur les Indiens (selon laquelle, après deux générations de « déparentalité », le statut d’Indien ne peut être transmis à un enfant) et les règles exigeant que deux parents inscrits transmettent le statut à un enfant, et de supprimer d’autres dispositions juridiques qui ne reconnaissent pas le droit égal des femmes et des hommes d’avoir un statut ou de transmettre leur statut.

« C’est un véritable tort pour notre peuple », a déclaré Slett.

« À moins que nous ne soyons là pour faire entendre notre voix, ces inégalités se poursuivront. Nous devons aller de l’avant. Nous devons les tenir responsables.

Accélérer l’action sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, selon le comité

Le comité a salué la publication du rapport final de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, mais a exhorté le Canada à « accélérer » la mise en œuvre des appels à la justice du rapport, en particulier ceux qui demandent au gouvernement fédéral d’élaborer, de mettre en œuvre et de surveiller un plan d’action national, et de créer un poste d’ombudsman national des droits des Autochtones et des droits de la personne.

Dans un discours à l’ONU, le chef Heiltsuk dénonce la politique du Canada sur le statut d’Indien

Le statut d’Indien pourrait être prolongé à des centaines de milliers de personnes lorsque les dispositions du projet de loi S-3 entreront en vigueur

L’Association des femmes autochtones de l’Ontario, qui fait également partie du Groupe de travail sur la discrimination sexuelle en vertu de la Loi sur les Indiens, a déclaré qu’elle appuyait les recommandations du comité, y compris celles portant sur la crise des femmes et des filles autochtones disparues et assassinées, et qu’elle demandait un financement de base pour les organisations de femmes autochtones.

Une femme pose pour un portrait.
Cora McGuire-Cyrette est directrice générale de l’Association des femmes autochtones de l’Ontario. (Soumis par Andre Morriseau / Chondon Photography)

« Les femmes autochtones ne sont toujours pas en sécurité et nos droits inhérents continuent d’être violés », a déclaré Cora McGuire-Cyrette, directrice générale de l’Association des femmes autochtones de l’Ontario, dans un communiqué.

« La mise en œuvre efficace et rapide des recommandations du Comité CEDAW est essentielle – ce dont nous avons besoin maintenant, ce ne sont pas seulement des plans, mais des actions immédiates. »

Réforme de la Loi sur les Indiens en cours

Dans une déclaration envoyée par courriel, le gouvernement fédéral a déclaré qu’il accueillait favorablement les conclusions du comité.

En décembre 2022, le gouvernement a déposé le projet de loi C-38 à la Chambre des communes afin de s’attaquer à quatre enjeux de la Loi sur les Indiens : l’émancipation, la radiation individuelle, l’appartenance à une bande natale et la suppression du langage désuet et offensant relatif aux personnes à charge dans la Loi sur les Indiens. Il est en attente d’une deuxième lecture.

La bataille judiciaire contre Ottawa reprend au sujet de la discrimination fondée sur le sexe dans la Loi sur les Indiens

Nouveau projet de loi pour remédier à la discrimination persistante découlant des règles d’émancipation de la Loi sur les Indiens

Eric Head, porte-parole de Services aux Autochtones Canada, a déclaré que la consultation sur les questions plus larges liées à l’inscription et à l’appartenance des Premières Nations en vertu de la Loi sur les Indiens, y compris la date limite de deuxième génération, devrait être lancée à la fin de 2024.

« L’élimination des iniquités qui subsistent dans la Loi sur les Indiens se poursuit et exige du temps et des efforts soutenus, a déclaré M. Head.

« Le Canada se concentre sur les solutions aux pratiques coloniales en faisant avancer le projet de loi C-38 et en menant des consultations sur les inégalités restantes en partenariat avec les Premières Nations et les parlementaires. »

À PROPOS DE L’AUTEUR

Cerf Ka’nhehsí :io
Journaliste

Ka’nhehsí :io Deer est un journaliste kanien’kehá :ka originaire de Kahnawà :ke, au sud de Montréal. Elle est actuellement journaliste à CBC Indigenous et couvre les communautés à travers le Québec.

Normes et pratiques journalistiques de CBC|À propos de CBC News
Corrections et clarifications|Soumettre un conseil d’actualité|Signaler une erreur

Articles connexes
La Loi sur les Indiens est toujours discriminatoire à l’égard des femmes des Premières Nations, selon le Comité des droits de l’homme de l’ONU

Un groupe de femmes du Québec demande au Canada de mettre fin à la discrimination résiduelle fondée sur le sexe dans la Loi sur les Indiens

Les femmes des Premières Nations et leurs descendants ont besoin d’un statut en vertu de l’alinéa 6(1)a) « jusqu’au bout », selon un défenseur

Commentaires

Quelle était la Loi sur les Indiens au Canada ?

Quelle était la Loi sur les Indiens au Canada ?
Indian Act | The Canadian Encyclopedia

Les assimiler ou les tuer !
5$ pour un scalp d'indien...

Introduite pour la première fois en 1876, la Loi a remplacé un certain nombre de lois coloniales qui visaient
l'élimination de la culture des Premières Nations au profit de l’assimilation à la société euro-canadienne.

(Aussi pour faire de l'argent avec ces enfants cheap labour des esclaves et sexuels ! Zappiste)

https://laws-lois.justice.gc.ca/fra/lois/i-5/
Loi sur les Indiens (L.R.C. (1985), ch. I-5)

Pensionnats pour Autochtones : qu’en était-il au Québec?
https://ici.radio-canada.ca/espaces-autochtones/1800564/pensionnats-auto...

« Les Québécois ne se voient pas en colonisateurs, ils se voient en opprimés. »
Les consommateurs de cannabis canadiens du Québec
Anti : Justice Égale Pour Tout Le peuple du Québec et droits humains
sont des opprimés et exclus de la Légalisation Harmonisation accepté par 9 province et 3 territoires.

L’objectif de Québec n’est pas de recriminaliser « ni de punir » les consommateurs !
La preuve ? Il leur fournit lui-même le pot dans ses magasins du monopole.

FAUX bullcaq !
Il ont recriminalisé et puni les consommateurs légaux de 18-21 ans du Québec
et ce sont les organisations criminelles qui leur fournissent le pot et les médicaments de pharmaceutiques,
ainsi que les provinces et territoires qui ont accepté la Légalisation Harmonisation
pour leurs adultes légaux de 18-19 ans.

« On se disait que les adultes étaient irrécupérables, donc on s'attaquait aux enfants. »

Des élèves d'un pensionnat autochtone à Inukjuak, au Québec, vers 1890
Ouvrir en mode plein écran
Photo : Bibliothèque et Archives Canada

Gabrielle Paul (Consulter le profil)
Gabrielle Paul
Publié le 11 juin 2021 à 7 h 16 HNE
Prenez note que cet article publié en 2021 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.

Au Québec, il y a eu 12 pensionnats et foyers fédéraux ouverts entre 1937 et 1991 que devaient fréquenter les jeunes Autochtones. Leur existence et la manière dont y étaient traités les enfants inuit et des Premières Nations constituent, encore aujourd'hui, une réalité difficile à accepter pour la société québécoise.

Ces établissements pouvaient être catholiques et gérés par les Oblats, ou anglicans, ou gérés par le fédéral et n'étaient donc pas liés à une seule confession religieuse.

Les pensionnats et foyers fédéraux au Québec :

Pensionnat de La Tuque (ouvert de 1963 à 1978)
Pensionnat d'Amos, ou école St-Marc-de-Figuery (ouvert de 1955 à 1973)
Pensionnat de Sept-Îles (ouvert de 1952 à 1971)
Pensionnat de Pointe-Bleue (ouvert de 1960 à 1991)
Pensionnat catholique de Fort George (ouvert de 1937 à 1981)
Pensionnat anglican de Fort George (ouvert de 1933 à 1975)
Foyer fédéral de Mistassini (ouvert de 1971 à 1978)
Foyer fédéral de Poste-de-la-Baleine (ouvert de 1960 à 1970)
Foyer fédéral de George River (ouvert de 1959 à 1960)
Foyer fédéral de Fort George (ouvert de 1975 à 1978)
Foyer fédéral de Payne Bay (ouvert de 1960 à 1962)
Foyer fédéral de Port Harrison (ouvert de 1960 à 1971)

Par ailleurs, d'après le rapport final de la Commission de vérité et réconciliation (CVR), paru en 2015, le premier pensionnat pour Autochtones du Canada a été ouvert au début du 17e siècle près du poste de traite français, à l’emplacement actuel de la ville de Québec à des fins d'évangélisation.

Si une distinction est souvent faite entre les régimes français et anglais, leurs motivations coloniales étaient les mêmes, explique Marie-Pierre Bousquet, professeure au Département d’anthropologie de l’Université de Montréal.

En Nouvelle-France, le but des Français était quand même de franciser et d'assimiler, souligne-t-elle. Le but des Français était de faire des Autochtones des sujets du roi. [...] Ça a toujours été un but d'assimilation. Il y avait même des pensionnats en Nouvelle-France.

Donc, l'idée que les Français étaient plus gentils que les Anglais, ça ne tient pas quand on regarde les faits historiques, ajoute-t-elle.

Une question de territoire

Lorsque des pensionnats modernes commencent à ouvrir au Québec au 20e siècle, ils existent depuis déjà 100 ans environ dans l'Ouest du pays.

À partir des années 1950, la situation change au Québec, dit Mme Bousquet.

Il commence à y avoir un fort mouvement de récupération du territoire au Québec. Il commence à y avoir tout un grand projet pour sédentariser les Premières Nations et pour les sédentariser, on s'attaque aux enfants.

Une citation de Marie-Pierre Bousquet
Il faut sédentariser les Autochtones parce qu'on pense déjà à l'industrialisation et au développement de l'agriculture et de l'industrie forestière. Là-dedans, les Autochtones gênent ces projets-là, poursuit-elle.

C'est extrêmement efficace d'envoyer les enfants à l'école. On se disait que les adultes étaient irrécupérables, donc on s'attaquait aux enfants. En plus, beaucoup de parents vont s'installer près de leurs enfants, pour ne pas être loin de l'école, explique Mme Bousquet.

Les questions d’occupation du territoire et de la sédentarisation des Autochtones sont donc essentielles pour comprendre l’existence des pensionnats, souligne Marie-Pierre Bousquet.

C'est pour ça que les pensionnats ont été créés ailleurs au Canada, dit-elle. Ils ont été créés pour sédentariser les Autochtones. Les pensionnats sont liés aux enjeux territoriaux.

Une histoire qui dérange

Il y a une prise de distance énorme des Québécois par rapport à l'histoire des pensionnats. Certains pensent carrément que ça ne les concerne pas, constate Marie-Pierre Bousquet, qui a notamment écrit un article sur le sujet paru en 2016 dans la revue Recherches amérindiennes au Québec.

Cette réalité des pensionnats demeure difficile à accepter au Québec, et ce, notamment en raison du récit national, selon Mme Bousquet.

Les Québécois ne se voient pas en colonisateurs, ils se voient en opprimés, dit-elle. Ils ne voient donc pas comment ils pourraient être oppresseurs. Ça bouscule complètement le mythe national. Il y a une impossibilité de se voir en colons.

Il faut arrêter de dire que c'est un problème du fédéral. Les relations avec les Autochtones au Québec, ce n'est pas tout rose. Il y a un partage des responsabilités, croit Mme Bousquet.

Nous ne sommes pas coupables parce que c'est pas nous qui avons créé les pensionnats et qui ont maltraité les enfants, mais nous sommes responsables si on continue d'avoir des mauvaises relations

Une citation de Marie-Pierre Bousquet

Sur le même sujet :

Des religieuses pour les pensionnats autochtones du Canada (1880-1969).
Façonner les individus, réguler les relations entre les sexes
https://shs.cairn.info/revue-archives-de-sciences-sociales-des-religions...

Pages

Ajouter un commentaire

Plain text

  • Aucune balise HTML autorisée.
  • Les adresses de pages web et de courriels sont transformées en liens automatiquement.
  • Les lignes et les paragraphes vont à la ligne automatiquement.