De la marijuana au crack : la présidente de l'association des médecins de l'Ontario s'excuse
De la marijuana au crack : la présidente de l'association des médecins de l'Ontario s'excuse
Des commentaires émis par la présidente de l'Association médicale de l'Ontario (AMO) sur la marijuana en ont fait sursauter plusieurs. Repentante, celle-ci a offert des excuses. Malgré tout, certains continuent de dénoncer ce qu'ils affirment être un « préjugé tenace ».
Radio-Canada avec CBC News
La semaine dernière, la présidente de l’AMO, Dre Nadia Alam, a déclaré sur les ondes de CBC Radio London que ceux qui fumaient de la marijuana risquaient éventuellement de se tourner vers d’autres drogues plus dures.
[Fumer de la marijuana] peut conduire à l'utilisation d'autres drogues plus graves comme le crack.Nadia Alam, présidente de l'AMO
[Le cannabis récréatif] peut causer l'anxiété chez certaines personnes; de plus les symptômes de sevrage chez les personnes qui en deviennent dépendantes peuvent être graves, a aussi déclaré la Dre Alam jeudi dernier.
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Excuses
La Dre Alam s’est par la suite excusée de ses propos, ajoutant quelques jours plus tard qu’elle s’était mal exprimée et qu’elle avait mal été comprise.
Je dois de fournir des informations fiables à mes patients, au public, à mes collègues. Je prends cette responsabilité très, très au sérieux, a-t-elle déclaré lors d’une entrevue subséquente à CBC Toronto.
J'ai beaucoup de remords, car j’ai commis une erreur, et c'est pourquoi j'ai pris des mesures correctives.Nadia Alam, présidente de l'AMO
Mais pour certains, le mal était fait.
Selon Jodie Emery, une entrepreneure qui est propriétaire d’un « café de chanvre » dans le quartier Kensington Market de Toronto, lorsque les médecins répandent ce genre de mensonges, ils perpétuent la peur et les préjugés desquels les consommateurs de marijuana sont victimes. Elle ajoute que la légalisation de la marijuana va permettre de faire un pas en avant, mais, selon elle, changer les mentalités prendra du temps.
Pas un acte inoffensif
Même si elle a présenté des excuses, la Dre Alam n’affirme pas que la consommation de la marijuana est totalement inoffensive.
Pour illustrer son point, celle-ci souligne que le syndrome cannabinoïde est de plus en plus fréquent dans les urgences de la province. Ce syndrome a comme symptômes : vomissements répétés, nausée et crampes d'estomac et il se manifeste chez les consommateurs chroniques de cannabis.
Il faut informer les gens pour qu'ils puissent prendre une décision informée, ajoute-t-elle. Il ne s'agit pas de porter des jugements. Il ne s'agit pas d'essayer d'imposer mon propre système de valeurs ou celui de quelqu'un d'autre à un patient.
De son côté, le Dr Michael Verbora, qui étudie les effets de la consommation de marijuana, affirme que les préjugés envers le cannabis sont réels et affectent la communauté médicale.
Faire des erreurs, c'est humain, dit-il, mais dès que vous faites une erreur, vous devez la corriger, peu importe votre position, que vous soyez président de l'Association médicale de l'Ontario ou médecin dans une petite ville.
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