Résidus miniers Québec dit oui au remplissage des lacs

Le gouvernement du Québec qui est actionnaire, a décidé d’autoriser le projet d’agrandissement de la mine de fer du lac Bloom qui prévoit le stockage des résidus miniers dans plusieurs lacs de la Côte-Nord.

Résidus miniers Québec dit oui au remplissage des lacs

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Le projet d’expansion de la mine du lac Bloom doit permettre d’augmenter la production de fer de haute qualité à 15 millions de tonnes par année.

Malgré l’opinion très défavorable du BAPE et l’opposition des environnementalistes, le gouvernement du Québec a décidé d’autoriser le projet d’agrandissement de la mine de fer du lac Bloom qui prévoit le stockage des résidus miniers dans plusieurs lacs de la Côte-Nord.

Publié à 6h00Partager
Hélène Baril
HÉLÈNE BARIL
LA PRESSE

Une compensation financière de 20 millions sera exigée de l’entreprise pour la perte définitive d’habitats de poissons et de milieux humides causée par son projet, selon les informations obtenues par La Presse.

Le feu vert du gouvernement permet à Minerai de fer Québec de planifier son expansion. L’entreprise, dont le gouvernement du Québec est actionnaire, investit actuellement 400 millions pour doubler la production de la mine du lac Bloom, près de Fermont. Le début de la production commerciale de cette phase 2 est prévu d’ici la fin de 2022.

Le projet d’expansion de la mine du lac Bloom doit permettre d’augmenter la production de fer de haute qualité à 15 millions de tonnes par année. L’entreprise, qui est un moteur économique important pour la Côte-Nord, emploie près de 1000 personnes.

Après examen, le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) avait conclu que le projet d’agrandissement du parc à résidus de Minerai de fer Québec était inacceptable.

L’entreprise « n’a pas fait la démonstration que les solutions retenues pour la gestion des rejets miniers sont celles qui minimisent les impacts sur les milieux humides et hydriques. En conséquence, la commission recommande que le projet ne soit pas autorisé tel que présenté », avait conclu le rapport de l’organisme rendu public il y a un an.

Le BAPE s’était rendu aux arguments des environnementalistes inquiets de voir que près de 900 millions de tonnes de résidus miniers seraient déchargées dans 8 lacs, dont un d’une superficie de 88 hectares qui pourrait être complètement rempli.

Des environnementalistes avaient proposé que les résidus soient retournés dans la fosse, une solution qui n’a pas été envisagée par l’entreprise.

Projet accepté
Le projet qui a été accepté par le gouvernement est celui-là même qui avait fait l’objet de l’examen du BAPE. En contrepartie de son approbation au projet, le gouvernement a l’intention d’exiger des compensations financières de la part de l’entreprise pour les dommages causés à l’environnement.

La valeur de ces compensations est estimée à 20 millions de dollars. L’entreprise devra verser une compensation financière « pour les pertes permanentes aux habitats de poissons » ainsi que « pour les pertes permanentes de milieux humides et hydriques » qui résulteront de ses activités, selon le décret gouvernemental.

Le gouvernement du Québec a reçu le rapport du BAPE il y a plus d’un an, le 18 février 2021. Selon l’entreprise, les derniers mois ont été consacrés à améliorer le projet, mais il n’y a pas eu de changement important par rapport à celui qui avait été présenté au BAPE.

Alors que le prix du fer est en forte augmentation, Champion Iron, la société mère australienne de Minerai de fer Québec, accumule les profits. Après neuf mois de l’exercice en cours, Champion Iron affiche un profit de 407 millions, contre 308 millions un an plus tôt. Ses revenus sont en hausse de 28 % en un an, à 1,13 milliard.

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