Enquête sur la santé des jeunes du secondaire Moins de cannabis, de malbouffe et d'alcool... et moins d’activité physique

L'alcool est consommé par près de 50 % des jeunes du secondaire.
L'enseignement secondaire : 12 à 16 ans.

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Enquête sur la santé des jeunes du secondaire Moins de cannabis, de malbouffe et d'alcool... et moins d’activité physique

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Les jeunes s’avouent plus inactifs qu’en 2016-2017 et moins d’entre eux s’estiment en excellente ou bonne santé – 71 % en 2010-2011 contre 62 % en 2022-2023.

Moins de cannabis, moins d’alcool, moins de cigarettes, moins de boissons sucrées et moins de malbouffe. Parfaits, les adolescents québécois ? Pas tout à fait : ils vapotent davantage, négligent de déjeuner, mangent moins de fruits et légumes et bougent de moins en moins.

Publié à 5 h 00

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Louise Leduc
La Presse
C’est ce que révèle une vaste enquête sur la santé des jeunes réalisée par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) auprès de 70 825 élèves du secondaire de 483 écoles publiques ou privées de partout au Québec, francophones ou anglophones, des quatre coins du Québec.

INFOGRAPHIE LA PRESSE

Les jeunes ont-ils maquillé leur consommation de cannabis ou d’alcool pour bien paraître ? Il faudrait qu’ils l’aient fait massivement cette fois et pas les autres, car cette enquête est la troisième du genre, « ce qui permet de voir l’évolution de la santé des jeunes », peut-on lire dans le compte rendu diffusé lundi par l’ISQ.

Les réponses des jeunes à plusieurs questions – plus négatives sur leur profil – tendent aussi à démontrer qu’ils n’ont pas cherché à brosser un portrait rose bonbon d’eux-mêmes.

Consommation d’alcool en baisse
La proportion d’élèves ayant consommé de l’alcool dans les 12 mois précédant l’enquête est passée de 60 % en 2010-2011 à 47 % en 2022-2023. La proportion d’élèves ayant consommé de l’alcool de manière excessive dans les 12 mois avant l’enquête est également en baisse : de 41 % en 2010-2011, elle atteint 29 % en 2022-2023.

Leur consommation d’alcool a-t-elle fléchi parce qu’ils prennent davantage de cannabis ? Non, a priori. La proportion de jeunes ayant consommé du cannabis a également diminué, passant de 25 % en 2010-2011 à 16 % en 2022-2023.

Proportionnellement, les filles sont plus nombreuses que les garçons à avoir consommé de l’alcool au cours de l’année précédant l’enquête, à l’avoir fait de façon excessive, ainsi qu’à avoir consommé du cannabis en 2022-2023.

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Les jeunes ont beau délaisser la cigarette, ils sont plus nombreux à vapoter.

Cigarette électronique en hausse
Les jeunes ont beau délaisser la cigarette (la proportion d’élèves ayant fumé a chuté de 11 % à 2,3 % entre 2010-2011 et 2022-2023), ils sont plus nombreux à vapoter. La proportion de jeunes ayant utilisé la cigarette électronique au cours des 30 jours précédant l’enquête « est passée de 11 % en 2016-2017 à 16 % en 2022-2023 ». (Les données sur le vapotage ont été recueillies pour la première fois dans cette enquête en 2016-2017.)

Cela reflète d’autres études canadiennes comprenant des données québécoises, relève Flory Doucas, codirectrice de la Coalition pour le contrôle du tabac. « Le vapotage est beaucoup un phénomène de jeunesse. »

À ses yeux, les hausses démontrent la nécessité d’avoir davantage qu’un règlement québécois interdisant d’aromatiser les liquides de vapotage (règlement adopté en 2023 pour que le vapotage attire moins les jeunes).

Trop de ces produits arrivent d’autres provinces, démontrant, selon Mme Doucas, « la nécessité d’un règlement à l’échelle fédérale ».

Moins de malbouffe
Au chapitre de l’alimentation, quelques données sont encourageantes. En 2016-2017, près de 1 élève sur 4 (27 %) consommait au moins une boisson sucrée par jour. En 2022-2023, cette proportion a fléchi à 1 sur 5.

Durant cette même période, la proportion d’élèves ayant bu au moins 4 verres d’eau par jour a augmenté de 4 points de pourcentage pour atteindre 46 % en 2022-2023.

Côté malbouffe, dans la semaine d’école précédant l’enquête, 37 % des élèves en avaient consommé qui provenait d’un restaurant ou d’un casse-croûte au moins une fois pour le dîner, comparativement à 46 % en 2010-2011.

En 2022-2023, la proportion de jeunes ayant consommé des fruits et légumes a toutefois diminué : 25 % des élèves ont consommé 5 portions ou plus de fruits ou de légumes sur une base quotidienne, contre 31 % en 2010-2011.

Ils sautent le déjeuner et bougent moins qu’avant
Environ un quart des élèves du secondaire ne déjeune pas, révèle l’étude. Cette proportion est plus élevée chez les filles (32 %) que chez les garçons (21 %), et a plus que doublé depuis 2010-2011 (11 %).

Les jeunes s’avouent également plus inactifs qu’en 2016-2017 et moins d’entre eux s’estiment en excellente ou bonne santé – 71 % en 2010-2011 contre 62 % en 2022-2023.

Marie-Eve Mathieu, professeure titulaire en kinésiologie et en sciences de l’activité physique à l’Université de Montréal et chercheuse au CHU Sainte-Justine, souligne que les filles, dans l’enquête de l’ISQ, sont davantage inactives en 2022-2023 qu’en 2016-2017 (une différence de 5 points de pourcentage), tandis qu’entre ces années, la différence est moins marquée chez les garçons (1 point de pourcentage).

Cela démontre, dit-elle, à quel point le passage au secondaire marque une rupture. « Au primaire, les filles et les garçons bougent beaucoup plus. »

« Beaucoup de filles à l’adolescence, tout comme certains garçons aussi, s’identifient moins à l’aspect compétitif. Les changements corporels peuvent aussi être en cause. »

Les menstruations ? Peut-être aussi. « Les filles sont menstruées une semaine sur quatre », ce qui peut, surtout les premières années, avoir son impact, avance Mme Mathieu.

Le fait d’avoir plus de devoirs au secondaire et d’être studieuse est-il aussi un facteur ? « Il n’y a que 24 heures dans une journée, peut-être que des choix doivent être faits », répond Mme Mathieu.

Suggestion de lecture :
» Santé - Prescription de psychostimulants au Canada Les adolescents québécois loin devant
https://www.lapresse.ca/actualites/sante/2024-11-25/prescription-de-psyc...

» Les antipsychotiques
Toutefois, ces médicaments peuvent avoir des effets secondaires graves.
https://www.camh.ca/fr/info-sante/index-sur-la-sante-mentale-et-la-depen...

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